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Interview de Raphaëlle Riol

22 Avr 2015

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Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

Le premier livre que j’ai lu remonte à très longtemps. Très franchement, je ne me souviens plus duquel il s’agissait (un Oui-Oui ?)

Dans quelles circonstances avez-vous écrit votre premier roman ?

J’ai écrit mon premier roman à l’époque où j’ai commencé à travailler dans l’Éducation Nationale. J’ai vite compris que je voulais faire quelque chose de plus personnel dans ma vie. Pour moi, l’écriture s’est imposée comme une évidence. C’était un cri d’autonomie.

Pourquoi écrivez-vous ?

Je sais pas vraiment pourquoi j’écris (au lieu de peindre par exemple). Les livres sont importants pour moi. J’ai toujours eu de l’admiration pour les écrivains. C’est sans doute aussi parce que c’est le domaine artistique dans lequel je suis le plus à l’aise. Ce qui est sûr, c’est que j’ai besoin d’un échappatoire dans la vie.

Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?

À mon sens, l’écriture est la face cachée de la lecture. On n’est pas forcément écrivain quand on lit, mais on est forcément lecteur quand on écrit. Pourquoi écrire des livres si soi-même on n’accorde pas une place privilégiée à la littérature dans sa vie ? Cela n’aurait pas de sens.

Vous avez une maîtrise en poésie contemporaine. La poésie a-t-elle toujours sa place dans le monde de l’édition ?

J’ai étudié la poésie contemporaine, mais je n’en ai jamais écrit. Je ne suis pas sûre que la poésie soit à sa juste valeur dans le monde de l’édition… mais qui lit de la poésie aujourd’hui ? Peu de monde malheureusement. La poésie est (presque) le domaine réservé du milieu universitaire et de quelques rares rêveurs. C’est bien dommage, mais c’est un symptôme de notre société qui ne s’accorde plus le temps de dire les choses « autrement » ni d’apprécier le langage imagé.

Vous avez écrit Amazones. Êtes-vous une amazone ?

Je n’ai pas d’arc ni de cheval. J’ai d’autres armes. Les mots, par exemple. Je ne me considère pas comme une guerrière mais j’ai du potentiel dans ce domaine, je pense…

A quelle hauteur la fiction doit-elle se nourrir de la réalité pour toucher le lecteur ?

Il ne me semble pas qu’une fiction doive forcément se gaver de réalité pour « toucher » le lecteur. Il est probable que la réalité supposée alimenter une fiction soit déjà, à la source, un peu mêlée de fiction (c’est le cas des autobiographies)… C’est compliqué cette question. Je crois qu’une bonne fiction doit promettre un « décollage » rapide à son lecteur (et tenir ses promesses). Peu importe la hauteur. L’important, c’est le décollage. Et la manière aussi. Le style, selon moi, est fondamental. C’est aussi important que le fond.

La vie d’auteur est une drôle de vie. Avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?

En tout cas, c’est une vie qui n’est pas plus « drôle » qu’une autre. Écrire est un travail comme un autre, contrairement à ce que certains pourraient penser. C’est s’asseoir à une table, réfléchir et oeuvrer. C’est beaucoup de solitude, de renoncements engagés et volontaires. L’avantage, en revanche, c’est qu’on peut travailler où l’on veut. Je n’ai pas d’anecdote spéciale à raconter. Ce qui est sûr, c’est que depuis que j’écris, je me sens plus libre (et ceci, croyez-moi, n’a rien d’anecdotique !). De plus en plus libre. Allez savoir pourquoi ?

Quelle est votre actualité littéraire ?

Ultra Violette (Éditions du Rouergue) est mon actualité littéraire, ainsi qu’Amazones, qui vient de sortir en poche chez Actes Sud.

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Le dernier livre que j’ai lu est le roman de Sylvie Gracia, Mes clandestines (Éditions Jacqueline Chambon). J’aime bien l’idée d’être publiée par quelqu’un qui écrit. C’est important. Un truc de l’ordre de la connivence…

Raphaëlle Riol

Raphaëlle Riol

Née en 1980, Raphaëlle Riol a fait des études de Lettres à Clermont-Ferrand et Paris, notamment une maîtrise sur la poésie contemporaine. Elle vit et travaille à Paris.

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