Interview de Giuglietta
Quel est la première nouvelle que vous vous souvenez avoir lue ?
Une nouvelle de Roald Dahl, début 80’s. Je ne sais plus son titre. Tout le recueil m’avait plu, humour « so british » assez cruel.
Dans quelles circonstances avez-vous écrit votre première nouvelle ?
Pour le concours de nouvelles des Ancres Noires en 2003. J’ai proposé une nouvelle qui n’a pas été retenue. J’avais envie d’écrire depuis toujours. J’ai continué plus « sérieusement » à partir de ce moment-là. C’est en 2007 que j’ai eu le vrai déclic et donc publié en 2009 mon premier recueil de nouvelles, Sextet.
Pourquoi écrivez-vous ?
Ça a toujours été le cas, depuis toute petite. Mais j’avais un « blocage » que je n’ai toujours pas compris, malgré réflexions, discussions, et quelques années d’analyse. En fait, j’ai le plus souvent été au service d’artistes à travers le management ou la radio.
Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?
Ça aide, certainement. Je pense qu’on apprend inconsciemment en lisant beaucoup. Mais ça ne suffit pas. 😉 Personnellement, j’ai lu des milliers de livres et ça peut aussi décourager.
Vous écrivez essentiellement de la nouvelle. Est-ce un choix ?
Non, ça s’est fait comme ça. J’ai vraiment très envie d’écrire un roman mais j’ai du mal à faire des plans. Dès que c’est très long, je me perds un peu mais j’y travaille.
Qu’est-ce qui fait, selon vous, une bonne nouvelle ?
La concision, le sens de la chute… J’aime bien les nouvelles noires comme les Hitchcock présente ou La 4e dimension. Les nouvelles de Didier Daeninckx sont parfaites en général. Mais pas d’a priori.
La nouvelle a acquis ses lettres de noblesse aux États-Unis mais reste, en France, le parent pauvre du roman. Comment expliquez-vous cela ?
Je ne sais pas du tout, mais je le déplore, évidemment. 😉
Pouvez-vous nous parler de 100 Jours de pluie ?
C’est plus un récit fragmenté qu’un recueil de nouvelles, cette fois. Des textes sans rapports apparents entre eux mais liés par un fil rouge : la vie de José qui est mort, et dont on parle ici, en bien, en mal. Une narratrice, surtout, évoque leurs relations amicales. José est (était) disons un « paumé », il est schyzophrène ou bipolaire, on ne sait pas trop. Il dessine mais n’expose pas. Il boit, fume un peu trop. Il sort peu. Finalement, au fur et à mesure, on se rend compte que les textes forment un tout. Je ne peux pas en dire plus.
Quelle est votre actualité littéraire ?
J’ai d’autres (petits) livres prêts à publier mais pas le financement dont un recueil de divers textes et nouvelles (rock, notamment). Je voudrais aussi rééditer La Position du Creur Touché, une longue nouvelle sortie seulement en format “zine” il y a quelques années. Je vais aussi participer à nouveau à un recueil rock chez Camion Blanc (après The Cramps et Gun Club, c’est sur Motörhead).
Quel est le dernier recueil de nouvelles que vous ayez lu ?
Un recueil de Carver.
Giuglietta
Giuglietta a créé le fanzine punk rock On est pas des sauvages dans les 80’s. Elle a managé le groupe Les Sheriff de Montpellier pendant 5 ans dans les 90’s. Elle a bossé un peu moins d’un an au secrétariat de Reporters sans Frontières. Elle a managé les Backsliders environ 5 ans aussi. Elle a fair partie de deux webradios du Havre, Radio Apple Pie (6 ans) et Radio Cab (4 ans).
Depuis 2009, elle se consacre presque exclusivement à l’écriture (des bouquins, des nouvelles rock chez Camion Blanc, des articles de ci de là…)
Elle fait aussi pas mal de figuration, notamment une infirmière dans le film de Aki Kaurismäki, Le Havre).