Interview de Sacha Erbel
Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse.
Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?
Le premier livre que je me rappelle avoir lu, Le petit Prince ! Je pense même qu’il serait bon que je le relise maintenant que j’ai grandi. Je pense qu’enfant, on n’a pas forcément la maturité pour en comprendre toute la symbolique.
Vous êtes fonctionnaire de police et vous écrivez des thrillers. Ça ne vous donne pas le sentiment de ramener du travail à la maison ?
Non pas du tout ! Lol. Dans mon travail, j’assure la protection rapprochée de personnalités politiques ou civiles. Rien à voir avec les tueurs en série ! Peut être qu’un jour j’écrirai un roman avec un personnage garde du corps !
Comment l’écriture vous est-elle tombée dessus ?
J’ai commencé à y penser il y a quelques années mais sans oser en parler. Je me sentais un peu bête d’avoir seulement cette pensée. Quand j’en ai parlé à mon mari, il m’a tout de suite encouragée à le faire. Du moins à essayer. Il a été mon déclencheur. J’ai pris un papier et un crayon et L’Emprise des Sens naissait.
Vous êtes à ce point passionnée par le phénomène des tueurs en série que vous avez repris vos études pour passer un Diplôme Universitaire de Criminologie Appliquée à l’Expertise mentale. Comment vous en servez-vous dans vos romans ?
Oui, depuis 2016 je suis diplômée en criminologie appliquée à l’expertise mentale de la faculté de médecine René Descartes. Je me suis régalée. C’était tellement intéressant ! D’un coup, le champ des possibles s’ouvrait devant moi pour créer mes tueurs et jouer avec la psychiatrie criminelle. Le sujet est tellement nuancé qu’on peut « s’amuser » à construire des personnages aux psychopathologies variées, voire… tordues !…
Que pensez-vous globalement du traitement des tueurs en série en littérature ?
J’adore la plupart du temps. Je reste en admiration devant certains auteurs qui m’emmènent dans l’esprit du tueur. Ce qui me plaît c’est la façon dont, par l’écriture, ils parviennent à me faire ressentir la déviance profonde de cet être qui, à un moment donné, a fait disparaître le curseur représentant la morale pour laisser libre cours à ses plus bas instincts.
Vous avez sorti en avril dernier Le projet Nonoss, une histoire d’espionnage pour enfants. Marre de l’horreur liée aux tueurs en série ?
Non, je suis toujours autant passionnée par le noir. Le projet Nonoss est une délicieuse parenthèse. Avec mon amie designer Emma Cooper, nous avons créé cette histoire. Je me suis bien amusée à l’écrire. Bientôt la saison 2, mais mon domaine préféré, c’est le thriller.
Vous avez créé avec d’autres auteurs La ligue du chapitre 22. Pouvez-vous nous la présenter ?
La Ligue du Chapitre 22 a vu le jour, lors d’un salon à Luchon, fin juin 2018. C’est parti d’un délire. C’est une réunion de cinq copines qui s’amusent de temps en temps à écrire des histoires très courtes. On a 22 mots chacune à écrire pour créer une histoire avec un début, un milieu et une fin. Mais Cécile vous en parlera beaucoup mieux que moi. On aimerait se réunir plus souvent mais géographiquement c’est compliqué ! Lol ! De temps en temps, on organise des concours et on se marre bien.
La vie d’auteur est une drôle de vie. Avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?
J’adore ça. J’ai énormément de chance de vivre ce que je vis. Une anecdote ? J’en ai sûrement une, oui… Euh…. Je réfléchis…
Quelle est votre actualité littéraire ?
Mon premier thriller, L’emprise des Sens, sorti aux éditions La Liseuse est toujours disponible. J’ai mon nouveau thriller, L’ombre de Nola, qui paraîtra le 29 mars prochain chez Eaux Troubles Éditions. J’ai hâte et j’ai les chocottes aussi ! Lol !
Un autre roman est actuellement en écriture.
Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
Je suis en train de terminer Le signal de Maxime Chattam. Excellent. On se croirait dans l’univers de Stephen King !
Sacha Erbel
46 ans, mariée sans enfant.
Fonctionnaire de police depuis 26 ans et depuis 16 ans, je travaille au SDLP, en tant qu’Officier de Sécurité chargée de la protection rapprochée de personnalités civiles et politiques.
Diplômée depuis janvier 2016 en Criminologie appliquée à l’Expertise Mentale à la Faculté de Médecine René Descartes de Paris. Réalisé en parallèle de mon travail par pur plaisir, car l’étude du comportement des tueurs en série me passionne depuis des années.