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Interview de David Coulon

24 Avr 2019

L’amour, c’est de la connerie. L’émotion, c’est de la connerie. Je suis un roc. Un taré. Je suis un sale trouduc qui se fout bien de tout, et qui en est fier. […] S’il faut en arriver finalement à un choix entre ne pas être aimé et être vulnérable, sensible et émotionnel, alors, votre amour, vous pouvez vous le garder.

Chuck Palahniuk

Choke

Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

Je crois qu’il s’agissait d’un Club des cinq, mais alors lequel ? Mes premiers souvenirs marquants sont des Jules Verne que j’ai lus assez tôt. Ça m’a marqué. Mais je me souviens surtout que je passais mon temps à embêter tout le monde chez moi pour que ma mère ou ma grand-mère me lise des histoires le soir avant de m’endormir !

Vous souvenez-vous de la première histoire que vous avez voulu écrire ?

J’ai réécrit une nouvelle d’Edgar Allan Poe sous la forme d’une pièce de théâtre. Il s’agissait de La Lettre volée. C’était assez mauvais.

Quelles sont vos limites en tant qu’auteur ?

Je n’en ai aucune. La création artistique ne doit souffrir d’aucune limite ni auto-censure.

Comment le psychologue que vous êtes aborde ses personnages ?

Ce qui m’intéresse, c’est d’étudier la face sombre des individus. Celle que tout un chacun cache. Et de creuser jusqu’au fond du trou, de l’abime. Alors, oui, ma formation de psychologue m’aide à la fois à garder beaucoup de réalisme, mais également à prendre de la distance avec les personnages afin de les rendre encore plus crédibles, y compris dans leur monstruosité.

L’humour est-il important dans vos écrits ?

L’humour est important dans mes nouvelles. Mes romans sont plus « sérieux », noirs. Mais je suis en train d’écrire une trame pour un roman humoristique. Ça ne sera pas pour tout de suite, mais c’est en route !

En 2015, vous avez reçu le prix VSD du Polar 2015 – Coup de Coeur de Franck Thilliez pour Le village des ténèbres. Comment se sent-on après cela quand on reprend la plume ?

On se sent bizarrement heureux et fier d’avoir obtenu ce prix, et en même temps, on se met une pression qu’on ne connaissait pas avant. Ce qui est un poil ridicule !

Que représente le théâtre dans votre vie ?

Beaucoup. Comme l’écriture. Ça permet d’explorer des possibles, de dire des choses, de pouvoir hurler sans faire de bruit, comme l’écrivait Marguerite Duras. Bien que faire du bruit serait, à notre époque, préférable et souhaitable.

La vie d’auteur est une drôle de vie. Avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?

Oui. J’ai été invité, comme des dizaines d’autres auteurs, sur un salon qui avait été interdit par la mairie. Accueil par la police, deux lecteurs en tout et pour tout pendant le week-end, pas de pub et presque pas de tables. Heureusement, il y a avait des huitres et on a fait du sumo.

Quelle est votre actualité littéraire ?

Mon dernier roman, Trouble Passager, est sorti le 11 avril chez French Pulp Editions.

Quatrième de couverture : « Le monde se divise en deux catégories : bourreau et victime. Tu es l’un et l’autre, l’un puis l’autre. Rémi Hutchinson est écrivain, un livre qui a plus ou moins bien marché, depuis il tente d’écrire LE best-seller. Pas facile lorsque l’on se remet de la disparition de sa fille…
Il met le doigt dans un engrenage et tombe dans un piège. Il est séquestré par une gamine victime d’un pédophile, et devenue bourreau. Bourreau qui l’accuse. Pourquoi lui ? Pourquoi le prendre pour un tel monstre ? Rémi est absorbé dans une spirale infernale, arrivera-t-il à s’en sortir ? »

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

L’outsider de Stephen King. J’ai enfin retrouvé le King que j’aimais !

David Coulon

David Coulon

David Coulon est titulaire d’un DESS et d’un DEA de Psychologie. Il a publié cinq romans et obtenu en 2015 le prix VSD du polar. Parallèlement, il écrit pour le théâtre. Il est auteur associé au TANIT théâtre de Lisieux et écrit pour plusieurs autres compagnies. Il dirige également une Cie de théâtre, la Compagnie Kopasker, qui parcourt les médiathèques, prisons, écoles, hôpitaux, rues, salles de spectacle, et autres lieux improbables pour lire des nouvelles noires et drôles, issues de la littérature policière contemporaine.

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