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Interview d’Olivier Norek

12 Juil 2015

couverture def.Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

Passons les livres d’images, je crois que c’est L’Histoire sans Fin. Avec ce souvenir que quand je fermais le livre, j’avais l’impression que la magie continuait. Je ne crois pas avoir retrouvé ce sentiment un jour… l’innocence de l’enfance qui sait ?

Dans quelles circonstances avez-vous écrit votre première nouvelle, votre premier roman ?

Ma première nouvelle ? Sans y croire réellement. Sans penser être lu un jour. Libre en somme de toute contrainte.

Mon premier roman ? Alors que j’étais encore un lieutenant de police actif, sur le terrain, entre planques, enquêtes et filatures… quand j’avais quelques minutes, le soir… puis combiner les deux est devenu impossible, alors j’ai mis mon travail entre parenthèse. Combien de temps ? Vais-je retourner à mes crimes à résoudre, je l’ignore encore.

Pourquoi écrivez-vous ?

Parce que je peux. Parce que l’on m’en a donné la chance. Parce qu’une maison d’édition à cru en moi. Parce que j’aime ça. Parce que j’ai tant de choses à raconter et de personnages à faire vivre.

Vous avez travaillé dans l’humanitaire, puis vous êtes devenu gardien de la paix et enfin lieutenant de police. Faut-il avoir vécu plusieurs vies pour écrire juste ?

Ce serait un peu prétentieux de dire qu’il faut un passé pour écrire, avoir quelque chose à raconter que l’on ait vécu soi même. Je l’ignore complètement. Je sais juste que me concernant, avoir fréquenté le pire et le meilleur de l’homme en 15 ans de PJ sur le 93 et Paris m’aide beaucoup.

Connaître la procédure est-il un avantage ou un inconvénient dans le rythme de la narration ?

Les deux (réponse idiote). Mais sérieusement, les deux. Un avantage, car dans un polar, connaître la procédure judiciaire est un garde fou, on écrit comme on enquête, au gré des indices, des auditions et des faux semblants. Un inconvénient car il faut faire attention à ne pas être didactique, enfermé, cloisonné dans une réalité procédurière remarquablement chiante.

Selon votre expérience, la vie est-elle plus forte que l’écrit ?

L’écrit permet l’imaginaire, un infini de possible. C’est probablement plus excitant. Mais, entre nous, je préfère un barbecue entre potes au soleil, plutôt que de lire l’histoire d’un type qui va se faire un barbecue au soleil entre potes. Non ? Bravo, maintenant j’ai envie d’un barbecue au soleil entre potes !!!

Beaucoup de policiers ou ex-policiers écrivent du polar. Pourriez-vous vous lancer dans un autre genre ?

C’est tout ce que je souhaite. Ce que j’aime par dessus tout c’est raconter des histoires de vie. Des aventures humaines. Le polar n’est qu’une excuse. J’imagine que vous parlez de cette fameuse littérature blanche, en opposition avec la noire que représente le polar. En tout cas, elle ne m’intimide pas ! Je reste persuadé que l’on peut appliquer les codes du polar (page turner, twister, cliffhanger… oui on n’a pas les mots en français) sur de la blanche. J’essaierai certainement pour mon quatrième livre, vu que le troisième est la fin des aventures du capitaine Coste dans le 93.

La vie d’auteur est une drôle de vie. Avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?

Il faut que je choisisse, parce qu’effectivement, il y en a quelques unes ! Le salon de Brive où les auteurs sont accueillis à la prune 45° dès 8h du matin ? Passer l’après midi avec de grands acteurs et actrices qui lisent votre scénario devant vous en déclamant des phrases que vous avez écrites dans votre salon, tout seul. Quand les mots deviennent presque réalité. Le plaisir d’intégrer les noms de vos amis proches dans vos histoires, et accessoirement de les faire mourir atrocement ! Mais surtout, la possibilité de rencontrer d’autres auteurs et d’être invité dans leur monde…

Quelle est votre actualité littéraire ?

Je suis en train de finaliser l’histoire du troisième opus de Coste, mon flic. Un dernier épisode (dernier pour l’instant) dans lequel l’histoire se recentrera sur les personnages et l’un d’eux se trouvera même en bien mauvaise posture… et la sortie en Pocket de Territoires !

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Je lis plusieurs livres en parallèle… L’Heure des Fous de Nicolas Lebel, une histoire intelligente et des personnages attachants, mais surtout de très bons dialogues, ce que je préfère en littérature ! Hématomes de Maud Mayeras, attention cette femme est un peu barrée et n’a pas peur de l’extrême !

La question surprise de Nils Barrellon

NilsBarrellon1Cher Olivier, vous avez participé à la création de l’histoire de la saison 6 d’Engrenages. Comment c’est passée cette expérience ?

Très enrichissante. L’équipe d’Engrenages s’entoure des meilleurs consultants : juges, avocats, flics de PJ comme de commissariats, politiques et écrivains… Tous au service d’une histoire qui sera comme d’habitude pleine de fausses pistes, de rebondissements et de coups de théâtre.

Engrenages a 10 ans cette année et je suis flic depuis 15. Autant vous dire que j’ai « grandi » professionnellement avec cette série. Imaginez l’honneur que cela été le jour où la boîte de production Son et Lumière et le show runner Anne Landois m’ont invité dans l’équipe !

Je n’ai participé qu’à la création de l’histoire. Elle est maintenant entre les mains de scénaristes qui vont en faire les 12 épisodes que tous les fans attendent. De mon côté, je suis maintenant entièrement tourné vers le scénario de mon tout premier film pour le cinéma. Un thriller, un puzzle démoniaque calculé au millimètre dont l’écriture m’a passionné mais surtout beaucoup amusé.

Olivier Norek

Olivier Norek

Né le 2 août 1975.

Bac philo, Deug de droit.

Missions humanitaires pour Pharmaciens Sans Frontières : Guyane et Ex-Yougoslavie de 1993 à 1995. Missions de développement, missions d’urgence : camp de réfugiés, zone de guerre.

Flic. D’abord Gardien de la Paix puis Lieutenant. Un peu de stups, un peu de crime, un peu de financière, un groupe de Section Enquête et Recherche axé sur les viols et les enlèvements avec ou sans demande de rançon et les tentatives d’homicides.

Mordu de cinéma, sans distinction de style ou de pays…

Fan de Vargas, de Dantec, de Ken Follett, de John Irving et Salinger…

Auteur de Code 93 et de Territoires (Michel Lafon), tous deux « optionnés » pour devenir une série. (Vertigo productions).

Créateur d’une nouvelle série en cours de développement. (Barjac productions).

Auteur d’un film (thriller) pour le cinéma, en cours de développement. (Jerico productions).

Auteur d’une série « optionnée » par Shine France.

Auteur d’une série en cours de développement (Delante production).

Script doctor pour une série en développement pour Fidélité TV.

Créateur de l’histoire de la saison 6 pour Engrenages (Son et Lumière – Canal +).

Scénariste pour un téléfilm Flic tout simplement diffusion France 2 octobre 2015.

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