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Interview de Cyril Massarotto

13 Sep 2015

11821441_10207335785659831_591870731_oQuel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

L’étranger ! C’est le seul livre que j’ai aimé lire au collège ; tous les autres m’ont dégoûté de la lecture, car obligatoires, à tel point que je ne me suis mis à la lecture qu’à l’âge de 25 ans…

Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?

Je ne sais pas. J’aurais tendance à dire oui, car comme en musique, il faut aimer celle des autres pour avoir envie d’en faire ; mais je sais que certains auteurs, après avoir publié un certain nombre de livres, lisent de moins en moins, voire plus du tout.

Vous avez commencé par écrire des paroles de chansons. Comment passe-t-on au roman ?

Écrire des chansons est formidable car c’est un format court qui se doit d’être direct et efficace ; mais c’est aussi terriblement frustrant car codifié : peu de phrases, des rimes, un rythme, des sonorités à retrouver… Beaucoup de carcans. C’est pour cela que j’ai eu envie de liberté, et la liberté, c’est le roman.

Comment s’est passé votre recherche d’éditeur pour votre premier roman ?

De façon terriblement banale : j’ai envoyé mon manuscrit par la poste. J’ai cherché sur Google « comment se faire éditer » et des dizaines de blogs disaient que les manuscrits envoyés par la poste n’étaient même pas lus, qu’il fallait connaitre quelqu’un dans le milieu. Je ne connaissais personne dans l’édition, alors en désespoir de cause j’ai tout de même envoyé 5 exemplaires de mon roman aux plus grands éditeurs ; par chance, XO m’a contacté immédiatement.

Le Dieu des belles idées de roman est-il un pote à vous ?

J’aime à la croire ; et si tel est le cas j’aimerais surtout qu’il le reste. Je ne m’imagine pas entamer un roman sans avoir une idée qui m’enthousiasme, un « pitch » qui m’ouvre nombre de portes, de possibilités.

100 pages blanches est devenu un téléfilm sur France 2. Comment avez-vous vécu le passage au petit écran ?

Avec un grand plaisir de découverte, sans appréhension. Il était clair pour moi dès le début du processus que je verrais non pas mon livre en images, mais la vision qu’en avait le réalisateur, Laurent Jaoui, avec sa sensibilité, ses idées. Le vrai choc, finalement, s’est produit lorsque je me suis rendu sur le tournage et que j’ai entendu Marius Colucci dire des phrases que j’avais écrites. Là, tout a subitement pris chair, j’ai été très ému.

Trois enfants du siècle est très différent de vos précédents romans. Juste un coup de côté ou le signe d’une évolution de style ?

C’est clairement un à-côté. D’ailleurs, lorsque je l’ai écrit, je ne pensais pas qu’il serait publié, en tout cas pas par mon éditeur XO, qui est un très grand éditeur dont je n’ai jamais lu de romans à la dureté s’approchant de celui-ci. Lorsque Bernard Fixot m’a dit avoir reçu ce texte comme un coup de poing et qu’il tenait absolument à le publier, j’ai bien évidemment été partant pour ce pari ; quitte à déstabiliser certains de mes lecteurs, ce qui n’a pas manqué d’arriver !

Que se racontent deux auteurs qui se rencontrent ?

De choses difficiles à partager avec quelqu’un qui ne vit pas cette vie. Son parcours, sa façon de travailler, des petits « trucs » d’écriture… Et puis, ensuite, on essaie surtout de beaucoup rire et s’amuser. Les salons du livre en sont une excellente occasion, les coulisses sont beaucoup moins « intello » qu’on pourrait l’imaginer !!

Quelle est votre actualité littéraire ?

Je suis en plein fignolage de mon prochain roman ; mais ce fignolage se révèle plus long que prévu, car le livre l’est également ; on pourrait le rapprocher de mon second roman, 100 pages blanches, mais avec une intrigue beaucoup plus développée.

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Les quatre saisons de l’été de mon brillant ami Grégoire Delacourt : un roman comme je les aime, tout en sensibilité, ciselé autour de ses personnages.

Cyril Massarotto

Cyril Massarotto

Né en 1975, Cyril Massarotto vit à côté de Perpignan.

Il a longtemps écrit des paroles de chansons pour son groupe, Saint-Louis, avant de se sentir à l’étroit dans l’exercice. Il passe donc à la vitesse supérieure en 2006, et se lance dans l’écriture. Un an plus tard, alors qu’il surfe sur le net dans un bain bien chaud, une phrase résonne dans sa tête : Dieu est un pote à moi. Il sait alors qu’il tient son roman. Un premier roman hilarant, sensible et juste, qui a tout simplement le goût de la vie. En 2012, son deuxième : Cent pages blanches est adapté pour la télévision par Laurent Jaoui et diffusé sur France 2.

Dieu est un pote à moi a reçu le Prix Méditerranée des Lycéens, La Petite Fille qui aimait la Lumière a reçu le prix Chronos en 2013 ; Le premier oublié a aussi reçu le prix Chronos l’année suivante. Musicien puis directeur d’une école maternelle, Cyril Massarotto se consacre depuis 2008 à l’écriture.

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