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Interview d’Édouard Moradpour

14 Mai 2015

Nous parlions d'amourQuel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

Le grand Meaulnes d’Alain-Fournier

Dans quelles circonstances avez-vous écrit votre premier roman ?

Suite à la tragédie que j’ai vécue à Moscou en juin 2008 : le suicide de ma compagne russe après 7 ans de vie commune. Je raconte cette histoire dans mon premier roman La Compagne de Russie. Roman quasi-autobiographique.

Pourquoi écrivez-vous ?

J’ai écrit mon premier livre par nécessité. Il fallait mettre ces « maux » sur une feuille de papier, comme une auto-analyse. Mon premier roman m’a justement aidé à « tourner la page », suite à ce drame.

Ensuite, le chemin de l’écriture était ouvert pour moi. Le premier livre m’a amené à écrire le deuxième Le Mausolée, un thriller politico-mystique qui se passe également dans le Moscou de 2014. Je viens de publier mon troisième roman en mars 2015, Nous parlions d’amour de peur de nous parler d’autre chose. Une histoire d’amour qui se passe entre Paris et Zurich et qui aborde un sujet encore tabou en France : le suicide assisté. Mais, bien que le suspense dure jusqu’à le dernière ligne, c’est une histoire qui a une fin heureuse (que je ne révèlerai pas, bien entendu…)

Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?

Non, pas forcément. Je crois qu’un auteur se construit à partir de quelques livres majeurs qui l’auront marqué.

Vous avez longtemps travaillé dans la publicité. Considérez-vous vos romans comme des produits ?

Certainement pas ! Un livre, c’est toujours une prise de risques. C’est le contraire de la publicité. Cependant, il y a sur le marché beaucoup de livres « formatés », purs produits marketing que je ne citerai pas…

Quelle est, selon vous, la part du marketing dans le succès d’un roman (ou d’un auteur) ?

Malheureusement, nous sommes dans un marché de l’Édition où les règles du marketing prennent de plus en plus de place et c’est très regrettable ; plans médias, distribution, etc. Cela est dû à la quantité de livres publiés. En France, on compte environ 15 000 publications par an dont environ 7 à 8000 romans.

Comment trouver sa place dans les librairies envahies de nouveaux livres chaque semaine ? Regardez les tables des libraires. Pour avoir des lecteurs, il faut absolument être présent dans les médias ou sur Internet. Ensuite, le bouche à oreille fait le reste.

Tous vos romans tracent une ligne entre l’amour et la mort. Êtes-vous un auteur optimiste ou pessimiste ?

C’est vrai. Mes romans confrontent l’Amour et la Mort. Mais je pense que l’Amour est plus fort que la Mort. C’est ce que démontre mon dernier roman. Je pense donc être un auteur optimiste qui croit à la Vie.

Nous parlions d’amour de peur de nous parler d’autre chose », sorti en mars dernier, est-il un roman militant ?

Pas du tout. Ce n’est pas un essai ni un document sur le suicide assisté, qui n’est que la toile de fond de mon histoire d’amour. Je ne prends pas parti car je souhaite que chacun se fasse sa propre opinion. C’est là le sens de mon engagement : « la liberté de choix ».

Avez-vous en tête le thème de votre prochain roman ?

Oui, j’ai déjà commencé à l’écrire : La vieille dame au caddie vert.

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Je viens de terminer un livre absolument sublime qui m’a profondément touché : le dernier roman de Grégoire Delacourt, Les quatre saisons de l’été.

(En écrivant cette réponse, je vous prie de me croire : je n’avais pas encore vu la question surprise et la personne me la posant ! )

La question surprise de Grégoire Delacourt

IMG_0871Cher Édouard, nous raconteras-tu un jour l’histoire de Julien et d’Éléonore, maintenant qu’ils se sont retrouvés, et qu’ils n’ont, d’une certaine manière, plus peur de la mort ?

Cette histoire est déjà conçue dans ma tête et pourra peut-être faire l’objet de la suite de mon dernier roman. Dans cette suite, je raconte en effet la rencontre inattendue de Julien et Éléonore dans le petit salon du restaurant Le Pavillon à Zurich. Ensuite, je raconte la manière dont Julien a vécu la dernière année après son retour de Zurich, tout seul. J’enchaine par l’histoire d’Éléonore pendant cette même année, sans Julien. Enfin, dans la quatrième partie, je raconte l’histoire de Julien et Éléonore ensemble, après leur rencontre surprise grâce à leur pacte du 29 septembre. Je garde la fin d histoire pour moi… Je vous en ai déjà beaucoup trop dit. Mais je peux vous révéler le titre si ce roman voit le jour (pour cela, il faut que mon roman actuel devienne un best-seller avec éventuellement une adaptation cinéma (c’est une histoire parfaite pour un film ). Sinon une suite n’a aucune raison d’être. Mon titre : Un bonheur est (si) vite arrivé.

Édouard Moradpour

Édouard Moradpour

Édouard Moradpour est né à Téhéran en 1947, d’une mère russe ayant immigré après la révolution soviétique et d’un père français.

Il devient publicitaire en 1971 et intègre de grandes agences publicitaires avant de fonder sa propre agence, MGTB, en 1982.

Fin 1989, avant la chute du mur de Berlin, il s’installe en Russie dans l’intention d’y rester un an. Finalement, il y passera vingt ans. Rapidement, il sera considéré comme « le père de la publicité », titre décerné en 1997 par le Magazine spécialiste de la publicité en Russie Reklama i Jizn (la publicité et la vie). Il fondera à Moscou des filiales russes pour de grands réseaux d’agences publicitaires internationales, en particulier Leo Burnett Moradpour Moscow (1993) et Euro RSCG Moradpour Moscow (2003).

Il rentre à Paris en 2010, se dédiant à l’écriture. Deux ans plus tard, il publie son premier roman La Compagne de Russie aux Éditions Michalon. Toujours dans la même maison d’édition, paraîtront, Le Mausolée en 2013, puis Nous parlions d’amour de peur de nous parler d’autre chose, en 2015.

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