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Interview de Henri Lœvenbruck

26 Fév 2019

Ce qui n’est pas donné est perdu.

Proverbe indien

Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

Oui-oui et la gomme magique ! Mon premier roman, c’était donc déjà de la SF ! Oui-oui avait trouvé une gomme avec laquelle il pouvait effacer des éléments de la réalité… Bon, après, le premier grand choc littéraire, ça a été le Seigneur des anneaux, de Tolkien…

Quelle est l’importance du mot juste dans vos écrits ?

Grande. De plus en plus. Je réfléchis de plus en plus à chaque mot en vieillissant, et je me rends compte que j’écris de plus en plus lentement, après 17 romans publiés, parce que j’attache de plus en plus d’importance à chacun de mots que j’emploie. Pourquoi celui-ci plutôt qu’un autre ? Ce n’est pas forcément une qualité, d’ailleurs. Mes romans ont peut-être perdu en spontanéité. Mais c’est devenu important pour moi avec le temps…

En 1998, vous créez Science-Fiction magazine. Vous verra-t-on revenir un jour à ce genre en tant qu’auteur ?

En fait, je n’ai quasiment jamais écrit de SF, à part Les Post-humains, sous le pseudonyme de Philippe Machine, qui était un polar un peu futuriste, et mes deux trilogies de Fantasy. En tant qu’auteur, je suis plus à l’aise dans le roman d’aventure en général que dans la SF, même si j’en ai en effet beaucoup lu (trop peut-être ?). Mais je reviendrai plus probablement à la Fantasy un de ces quatre…

Que pensez-vous de Dan Brown ?

Pas grand’ chose. Je ne peux pas me permettre de critiquer, puisque je n’ai fait que survoler Le Da Vinci Code, le jour où j’ai découvert qu’il ressemblait étrangement à mon Testament des siècles… Cela m’a bien sûr un peu agacé, mais ce sont des choses qui arrivent…

Vous êtes membres de la Ligue de l’Imaginaire. Pouvez-vous nous en parler ?

C’est un collectif d’auteurs, qui ressemble surtout à une bande de potes qui ne cesse de grandir avec les années. Il y a onze ans, nous étions cinq, aujourd’hui nous sommes vingt, et il y a enfin des femmes ! De temps en temps, nous organisons des événements ensemble, nous participons à des salons, nous montons des petits projets, mais la plupart du temps, nous ne faisons qu’échanger entre nous, nous soutenir, nous marrer… Et ça fait du bien !

Vous avez écrit votre premier roman de littérature dite « blanche » avec Nous rêvions juste de liberté. L’enjeu est-il différent quand on sort de sa zone de confort ?

Oui ! Une petite peur de l’inconnue s’installe, pour vous comme pour votre éditeur et les libraires, qui ne vous attendent pas là…

Finalement, le livre a rencontré un joli succès, mais pas dès le début, car je crois que les gens se demandaient ce qu’un vilain auteur de polar faisait en « blanche » ! En réalité, moi, je ne me suis pas vraiment posé la question du genre ni de l’attente du public ou de mon éditeur, j’ai simplement écrit le livre que j’avais sur le cœur depuis plus de dix ans, et que j’avais besoin d’écrire, de façon très égoïste, pour me soigner de vieilles blessures. Il se trouve que ces blessures sont suffisamment universelles pour avoir su toucher les gens bien plus que je ne m’y attendais… Le livre est en cours d’adaptation au cinéma, et je suis heureux de voir d’autres gens s’approprier cette drôle d’histoire…

Avec votre dernier roman, J’irai tuer pour vous, vous revenez au thriller. Quelle en est l’histoire ?

C’est l’histoire vraie (et incroyable) d’un aventurier un peu marginal qui a fini par se faire recruter par la DGSE pour mener des missions très clandestines à la fin des années 1980. Une histoire bouleversante, celle d’un homme bouleversant, qui n’avait jamais été racontée, pas même dans la presse, car elle relevait vraiment de l’ultra clandestinité des services secrets français. Mais j’ai vite éprouvé le besoin de la raconter pour rendre honneur à ce sacré bonhomme, et aussi parce que son histoire entrait en écho avec l’actualité, dans un contexte de terrorisme…

La vie d’auteur est une drôle de vie. Avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?

J’en ai des milliers. Je fais ce métier depuis 21 ans… Ce qui me touche le plus, c’est d’avoir aujourd’hui parmi mes lecteurs des gens qui me suivent depuis mon premier roman, certains qui étaient de très jeunes ados qui sont des adultes aujourd’hui, qui ont eu des enfants… C’est très émouvant. J’ai même des lecteurs qui ont donné à leur enfant le nom de l’un des personnages de la trilogie La Moïra !

Pouvons-nous aborder le sujet de votre prochain livre ?

Oui ! Ce sera une série en plusieurs volumes, des romans d’aventure et de mystère qui se passent pendant la Révolution française ! Je reviens à l’écriture qui m’avait plu avec l’Apothicaire, du roman d’aventure façon 19ème siècle… Je me suis beaucoup amusé à écrire le premier tome, qui sortira en octobre 2019, et je travaille déjà sur la suite.

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Je suis en train de lire Enfermé.e de Jacques Saussey, et je me régale !

Henri Lœvenbruck

Henri Lœvenbruck

Henri Lœvenbruck, né en 1972 à Paris, est un écrivain français.

Auteur de plus de quinze romans (La Moïra, L’Apothicaire, Nous rêvions juste de liberté, J’irai tuer pour vous…), il est traduit dans plus de quinze langues.

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