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Interview d’Ellen Guillemain

21 Août 2015

10369221_1492425487637246_257439396271728763_n[1]Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

Je crois me souvenir que c’était un livre de la Comtesse de Ségur, Les malheurs de Sophie je pense.

Dans quelles circonstances avez-vous écrit votre première nouvelle, votre premier roman ?

Je pense que les premières histoires sont venues simultanément avec la lecture. Dès que j’ai su écrire, j’ai créé. Abouties ou pas, le virus, la magie étaient là. Première nouvelle publiée en 2001 lors du concours de la nouvelle sentimentale organisé par le magazine Nous Deux. Grande fierté. Cela m’a donné confiance. Je collabore d’ailleurs toujours épisodiquement avec eux. Il m’a fallu toutefois attendre 2012 pour tenir l’histoire qui allait me permettre de franchir le cap du passage au roman.

Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?

Cela varie vraiment d’une personne à l’autre. Selon moi, oui. Je suis une grande lectrice, une ogresse même et l’admiration que je peux ressentir au gré d’une autre plume me bouleverse. Cela me pousse non pas à copier ou imiter mais à me remettre en question, à m’améliorer, à faire sortir de gré ou de force ce que j’ai en moi. Pareil si je lis un livre qui ne me plait pas. Je constate tous les écueils littéraires ou les vilains lieux communs dans lesquels je ne veux pas tomber.

Comment gérez-vous votre imagination ?

Mal. Elle a toujours été trop débordante, envahissante. Je pars dans tous les sens, me disperse.

Vous avez commencé par la nouvelle puis logiquement, vous avez écrit des romans. Pourriez-vous revenir à la nouvelle ?

Je me considère toujours comme une nouvelliste. Croyez-moi, rien n’est plus difficile que d’écrire une bonne nouvelle. C’est une sorte d’orfèvrerie littéraire. Le roman peut se permettre, sur toute sa longueur, de contenir quelques passages médiocres, d’être inégal en qualité. Pas la nouvelle. Sur une dizaine de pages, tout doit être impeccable. C’est un exercice très formateur que je pratique toujours pour moi.

Quels sont vos secrets d’écriture ?

Je n’en n’ai pas vraiment. Le truc, c’est d’avoir la force de prendre son stylo et d’y aller.

La quatrième de couverture est-elle importante ?

Elle est énorme. On devrait y consacrer beaucoup plus de temps car elle peut inciter le lecteur à prendre le livre ou à le reposer, c’est capital.

La vie d’auteur est une drôle de vie. Avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?

Oui c’est une drôle de vie d’autant que pour la grande majorité d’entre nous, nous ne vivons pas de l’écriture donc c’est parfois schizophrénique entre un week-end passé sur un superbe salon où l’on est reçus comme des rois, où l’on signe des dédicaces, où l’on nous prend en photo et le retour à la réalité du lundi matin avec tous les problèmes inhérents à la vie active !

Pouvez-vous nous parler de votre dernier roman Esprit de famille ?

Ah, Esprit de famille ! Il a été tant pensé, désiré et retravaillé celui-là ! Il m’en a fait baver et rêver la nuit ! C’est un livre original qui propose une même situation vue à travers beaucoup de personnages. Je me suis beaucoup amusée à développer la psychologie de chacune de ces personnes. Il y en a pour tous les goûts : Nouche une trentenaire de bonne famille, un peu bobo, qui se laisse vivre, Sophie, sa sœur ainée, implacable trader, Fred, le petit ami de Sophie, ancienne gloire de Boys Band reconverti acteur dans « Plus belle la vie », Samy, dealer, amant de Nouche, Max vendeur de fringues dans une boutique de luxe amant de Stanislas écrivain alcoolique et brillant, Seda, réfugiée Cambodgienne et maitresse de Jean le père de Nouche et Sophie, Marco, autiste, frère de Nouche et Sophie, et bien d’autres. Tous concernés, de près ou de loin par un terrible évènement survenu en 1989. Et puis il y a le clown bien sûr, comme on le voit sur la couverture.

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Je ne vais pas vous parler du dernier car je lis beaucoup mais de mon dernier coup de foudre : La folie que c’est d’écrire d’Alexandra Bitouzet (éditions Cactus Inébranlable).

Ellen Guillemain

Ellen Guillemain

Ellen Guillemain est née en 1973 dans les Yvelines. Très tôt, elle dévore tout ce qui se trouve dans la bibliothèque familiale et, parallèlement, écrit ses propres histoires.

Ses parents pensent qu’elle est surdouée mais il s’avère que non, juste différente…

En rédactions puis dissertations, ses professeurs lui assènent souvent cette critique assassine au feutre rouge : « Vous avez trop d’imagination Mademoiselle !!! ».

Et non, la Demoiselle n’avait pas trop d’imagination mais en possédait une brillante puisque quelques années plus tard, elle participe à un concours de nouvelles organisé par le magazine Nous Deux et finit troisième. Sa nouvelle publiée, cela lui donne la confiance nécessaire pour envisager un format plus long.

En 2012, elle sort son premier roman (Un Crime amoureux, éditions In Octavo) et continue encore aujourd’hui sa collaboration avec le magazine qui lui a donné sa chance.

Le style d’Ellen Guillemain est vif, incisif et épuré. Cela lui permet d’aborder des thèmes de la vie ordinaire en conservant la capacité de surprendre le lecteur. Elle décortique des situations émotionnelles propices à l’identification avec un regard tout à fait singulier.

On pourrait vous dire aussi qu’elle aime le champagne, lit John Irving, vit au vert, adore « Yaya » son chat, auquel elle se confesse souvent et qui ne l’écoute guère mais ça, c’est une autre histoire…

Elle est aujourd’hui l’auteur de deux romans.

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