Interview de Sandrine-Laure Rebillet-Evrard
Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?
C’était l’été de mes 11 ans, j’avais épuisé les bibliothèques rose et verte. Mon père m’a donnée La nuit des temps de Barjavel. Après Barjavel, j’ai dévoré Troyat.
Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?
Oui, bien sûr. Il me semble impossible d’aimer écrire si la lecture n’est pas une passion.
Comment décide-t-on un jour d’écrire ?
On ne décide d’écrire, ça s’impose comme une évidence. J’ai toujours aimé l’expression écrite. Elle permet d’employer les mots justes. J’ai toujours couché mes idées, mes pensées sur papier. Je m’exprime mieux à l’écrit qu’à l’oral. Sous ma fausse extravagance se cache une grande timidité et une pudeur quasi maladive. Écrire a toujours été un défouloir.
L’écriture aide-t-elle à se sortir du quotidien ?
Quand je suis tombée malade, j’avais presque honte. Je ne savais pas comment annoncer tout cela à mes proches. Alors j’ai écrit… Et à force de partager mes petits messages j’en ai fait un livre… Regarde Toi est né.
Ce fut une vraie thérapie.
Quel sentiment prévaut dans votre écriture ?
J’ai mis dans ce livre tout mon amour, toute ma colère aussi. C’est aussi un appel « au secours ». La détresse d’une femme qui, à la cinquantaine, apprend qu’elle souffre d’une maladie incurable.
Mon compagnon de l’époque n’avait pas le temps de m’accompagner dans ce long combat. Son psy lui avait conseillé de « se regarder »… d’où le titre du livre. Je souffre de BPCO, d’un myélome multiple non évolutif et d’une angiomatose kystique. Ma quatrième pathologie. Au départ , le livre devait s’appeler Regarde Toi… Je vais mourir. Mes filles avaient du mal à prononcer ce titre. C’est devenu Regarde Toi… Je ne veux pas mourir.
Comment avez-vous accueilli le premier exemplaire de votre livre ?
C’était un samedi matin. Je recevais un journaliste, et j’ai reçu une trentaine de livres. Il s’est effacé pour me laisser réaliser. C’était très émouvant. J’ai offert immédiatement un exemplaire à ma fille et dans la foulée j’ai contacté mon frère. J’avais besoin de ce moment en famille.
J’ai mis des semaines à pouvoir me lire.
Pensez-vous qu’il faille vivre les choses pour mieux les écrire ?
Pour Regarde Toi, je n’aurais pas pu mettre autant d’émotion si je n’étais pas en train de livrer le combat de ma vie.
Est-ce difficile de se faire connaître de son potentiel lectorat ?
Oui, bien sûr, c’est très difficile de se faire connaitre. C’est presque injuste. C’est un travail au quotidien que de distribuer le fruit de son travail.
Cette expérience vous a-t-elle donné envie de continuer dans l’écriture ?
Je vais continuer, bien sûr. C’est une vraie passion. Et je dirai à mes filles est en préparation. Plus léger. Je prends beaucoup de plaisir à être tantôt mère, tantôt femme, tantôt maitresse. « Et je dirai à mes filles », c’est moi… Pas la femme blessée et souffrante de Regarde Toi.
Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
Le tout dernier, Le journal de Bridget Jones… pour la dixième fois.
Sandrine-Laure Rebillet-Evrard
Sandrine-Laure Rebillet-Evrard est née le 30 aout 1965 à Paris.
Sa famille quitte le 16ème arrondissement pour vivre en Normandie. Puis, elle étudie à Londres. À son retour en France, elle fait de la formation auprès d’adultes, avant de se jeter dans le soutien scolaire. Elle élève ses deux filles.
Depuis un an, elle se consacre à l’écriture.
très émouvant et tentant à la fois, merci pour la chronique ! je palifie !
Merci… N’hésitez pas à consulter ma page Facebook.
Ce livre m’a totalement bouleversée, je l’ai dévoré, j’ai pleuré aussi, je me suis même retrouvée moi petite lectrice dans certaines pages, j’ai également compris ses souffrances mais son histoire est surtout une grande leçon de vie, de survivre, de courage et d’amour elle donne de la force à ses lecteurs et nous trouvons à la fin du livre (bien sûr nous souhaiterions une suite si elle veut bien nous l’offrir) que nos petits soucis du quotidients sont réellements insipides, elle nous offre de la force, du courage et surtout l’envie de ne plus se lamenter mais l’envie de nous battre merci à sandrine pour cette grande leçon de vie merci de tout mon coeur pour ces moments de sa vie qu’elle a bien voulu nous faire partager et nous t’aimons et nous te remercions au plasir de te lire une nouvelle fois
merci …du fond du coeur…