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Interview de Paul Colize

18 Oct 2015

12016545_1000302773324979_1074014258_nQuel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

La Phénoménologie de l’esprit de Hegel. J’avais six ans. Je n’ai pas tout saisi.

Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?

Je pense que chaque lecture laisse des traces plus ou moins profondes dans la mémoire. Ceux qui franchissent le pas et se mettent à l’écriture y font appel, de manière consciente ou inconsciente.

L’écriture d’un grand lecteur ne sera pas meilleure pour autant, elle sera sans doute plus riche.

À quelle occasion vous êtes-vous lancé dans l’écriture ?

Par hasard et sur le tard.

J’avais vécu un épisode professionnel amusant. Pour rendre hommage aux acteurs principaux, j’ai décidé de le mettre sur papier. Le virus est venu ensuite.

Le polar est-il à la littérature ce que la frite est à la gastronomie ?

Selon le Larousse, la littérature est l’ensemble des œuvres écrites auxquelles on reconnaît une finalité esthétique. Un polar peut-il avoir une finalité esthétique ? L’esthétique étant relative au sentiment du beau, sans nul doute.

Pour les frites, c’est moins sûr.

Quelle est l’importance de la musique dans vos romans ?

Elle est présente dans chacun de mes romans, comme les odeurs, les couleurs ou les saveurs. C’est une composante, pas un passage obligé. J’écoute toute sorte de musique : classique, jazz, rock. En revanche, quand j’écris, j’ai besoin du silence absolu.

Imaginons que vous donniez une master class sur l’écriture. Quels seraient les points que vous aborderiez absolument ?

Jamais je ne ferais une chose pareille. Il suffit de voir le nombre d’auteurs qui édictent « les dix règles d’or pour bien écrire ». Non seulement, ils donnent tous des conseils différents, mais bien souvent ils ne les appliquent pas eux-mêmes. Ce serait plus intéressant de proposer « les dix choses à ne jamais faire si on veut être lu ».

La vie d’auteur est une drôle de vie. Avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?

J’adore mettre mes amis auteurs en scène dans mes bouquins, de préférence dans un rôle ingrat. Après Maxime Gillo dans L’avocat, le nain et la princesse masquée, Laurent Guillaume va faire une courte apparition dans Concerto pour 4 mains.

Dans le suivant, celui que je suis en train d’écrire, c’est Jacques Saussey qui va en prendre pour son grade.

Il y a quelques jours, vous avez sorti un nouveau roman chez Fleuve Noir après avoir connu des maisons d’édition plus confidentielles. Comment avez-vous appréhendé cette sortie ?

Dans « appréhender », il y a une connotation de crainte, de risque, de danger. Je n’ai rien éprouvé de tout ça. J’écris pour mon plaisir, sans contraintes, stress ou trac, je n’ai pas quarante ans de carrière à construire.

J’étais plutôt impatient, enthousiaste, curieux de savoir quel serait l’accueil que les lecteurs lui réserveraient.

Pouvez-vous nous parler de Concerto pour quatre mains ?

En toile de fond, un fait réel, le casse de Zaventem, qui a eu lieu en février 2013. Un ballet parfaitement réglé, réalisé en trois minutes, sans blessé ni coups de feu, avec un butin record.

Sur ce point de départ, deux personnages vont évoluer en parallèle, un avocat pénaliste et un braqueur de haut vol.

Pour coller à la réalité, j’ai eu la chance d’être assisté par deux « directeurs techniques » d’exception, ce qui explique qu’une partie du roman a été rédigée au palais de Justice de Bruxelles, une autre dans le parloir de la prison d’Ittre.

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Explosion de particules, le premier roman de Valentine de le Court, une talentueuse auteure belge. Elle dresse un portrait au vitriol de l’aristocratie belge et des bien-pensants.

Je me suis régalé.

Paul Colize

Paul Colize

Paul Colize est né en 1953 à Bruxelles.

Auteur de romans noirs, il a écrit une douzaine de livres, dont Back Up, paru en 2012 à La Manufacture de livres (et en poche chez Folio, Prix Saint Maur en poche 2013) et Un long moment de silence paru en 2013 à la Manufacture de livres (également repris par Folio), qui a remporté la même année trois récompenses : Prix Landerneau Polar, Prix Boulevard de l’Imaginaire et Prix Polars Pourpres.

Il entre avec Concerto pour quatre mains pour la première fois au catalogue de Fleuve Éditions, tandis que L’avocat, le nain et la princesse masquée paraît en mai 2015 chez Pocket.

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