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Interview de Stéphane Soutoul

Interview de Stéphane Soutoul

19 Sep 2015

Couv_ADA5Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

Je devais avoir dans les 4/5 ans lorsque j’ai mis le nez dans un ouvrage contenant des contes de Charles Perrault tels que Le petit Chaperon rouge, Barbe bleue et Le Petit Poucet. Autant d’histoires qui sont une formidable initiation à l’imaginaire. Cette première expérience avec les fictions de papier a marqué ma conscience au fer rouge dès le plus jeune âge.

Dans quelles circonstances avez-vous écrit votre première histoire ?

Je me souviens très bien de la première histoire que j’ai rédigée. Il s’agissait d’une longue nouvelle aux accents gothiques que j’avais consignée sur le papier lors de mes années de collège, après avoir dévoré le roman Dracula de Bram Stoker. Mes lectures autant que mes aspirations d’écritures se tournaient alors résolument vers les œuvres classiques aux ambiances aussi envoûtantes que crépusculaires.

Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?

Absolument. Je suis intimement convaincu qu’un auteur se doit avant tout d’être spontanément un lecteur curieux, passionné et doté d’une certaine ouverture d’esprit. Le goût viscéral pour la lecture permet de forger son propre style littéraire en s’imprégnant des pensées d’autres romanciers. Rien de tel qu’une immersion assidue dans les bouquins pour élargir ses propres perspectives imaginatives et s’approprier un genre littéraire dans lequel on souhaite travailler. L’esprit d’un auteur a besoin de s’alimenter d’une prose autre que la sienne, en tout cas c’est ainsi que je fonctionne. Pour moi, écriture et lecture sont deux activités indissociables l’une de l’autre, un peu à la manière d’un musicien qui se doit d’être un minimum mélomane pour s’épanouir en pratiquant son art.

Écrire est-il un moyen de sortir de son quotidien ?

Oui, indubitablement. Même à l’ère du total numérique dans laquelle on s’engouffre – pour le meilleur et pour le pire – l’écriture reste par excellence le meilleur moyen pour s’évader du quotidien. Il s’agit en vérité d’un formidable exutoire dont on est entièrement maître. Les tête-à-tête prolongés en compagnie des mots me permettent de partager des thèmes qui me sont chers, mais aussi d’extérioriser tout un tas de sujets qui me tiennent à cœur.

Quelque part, écrire consiste à exorciser ses fantasmes, ses espoirs et ses hantises en les matérialisant sous forme d’histoires. Je suis un fervent amateur de cinéma, de jeux vidéo, de séries TV, de BD… bref de culture populaire dans son ensemble le plus éclectique. Ladite culture populaire peut être considérée comme la plus noble d’entre toutes puisqu’elle s’adresse au plus grand nombre. Celle-ci s’avère un formidable vecteur créatif lorsqu’on souhaite toucher ses contemporains à l’aide d’une prose vouée à les divertir. En parallèle d’une multitude de passions, j’entretiens donc une relation étroite avec l’écriture qui me permet d’endosser une multitude d’identités au gré de mes inspirations.

Vous êtes l’auteur d’une série de fantaisie urbaine, Anges d’Apocalypse. Pouvez-vous nous en parler ?

À l’origine de la série, j’ai trouvé marrante l’idée de présenter les quatre cavaliers de l’apocalypse sous un jour féminin additionné à une bonne dose de fun. Les cinq tomes prennent pour héroïne Syldia, l’incarnation de Famine. Cette créature puissante et âgée de six- cents ans, avec une propension à attirer sur elle les pires galères, se retrouve coincée dans le corps d’une adolescente humaine à chaque aurore et se réapproprie son identité surnaturelle à la nuit tombée. Je me suis régalé en présentant un même personnage sous deux aspects radicalement différents afin de le rendre le plus crédible possible. Anges d’apocalypse m’a également permis de développer tout un univers où des créatures telles que les démons, les sorciers et les vampires côtoient des gens normaux au sein d’un environnement contemporain. Là encore, l’action, le suspense et les sentiments rythment le récit tout au long des cinq tomes sur lesquels s’étale la série.

Vous écrivez également de la romance. C’est rare pour un mec.

La romance constitue, à mon sens, l’ingrédient essentiel d’une histoire. Loin d’être réservé à un public restreint, ce genre offre une palette inouïe de possibilités et de mise en situation. Un récit qui met au premier plan les sentiments affectifs de ses protagonistes se révèle souvent riche en émotions et donne envie aux lecteurs de tourner les pages jusqu’à connaître le dénouement de l’histoire. En ce qui me concerne, la romance me donne l’occasion d’explorer la nature humaine sous ses aspects les plus divers, des valeurs les plus nobles au moins reluisantes. C’est vrai que les auteurs masculins osant approcher la romance sont actuellement peu nombreux – ou alors sous couvert d’un pseudo – et je trouve cela dommage. Les relations intimes que tissent des êtres humains sont loin de s’enliser dans la seule notion amoureuse. La romance peut aussi bien être synonyme de passion, de jalousie, de sacrifice, de haine ou encore de folie… Écrire en modelant la matière des sentiments demande une indéniable sensibilité et c’est précisément cet aspect « méticuleux », voire chirurgical, que je trouve fascinant. La romance offre tellement de possibilités narratives qu’elle pousse constamment les auteurs à se renouveler et à innover pour s’adapter à leurs contemporains. Si je devais donner deux adjectifs pour définir la romance, ces derniers se résumeraient à richesse et profondeur.

À quel moment savez-vous que l’histoire que vous racontez est une bonne histoire ?

Je ne suis jamais convaincu à 100% que ma plume est sur la bonne voie en cours d’écriture. Une part de doute subsiste forcément. Disons que je fais confiance à mon intuition en portant à maturité un embryon d’intrigue. Quand une histoire progresse naturellement et qu’il est impossible d’interrompre le flot des mots, le plaisir créatif répond présent. Il en découle alors une motivation particulière pour coucher ladite histoire sur le papier. J’ai le pressentiment de tenir un récit par le bon bout lorsque je n’arrive plus à m’arracher du manuscrit en chantier et que celui-ci m’obsède au quotidien. Les éléments de l’intrigue s’imbriquent naturellement les uns aux autres, sans rien forcer, ce qui est un signe de bon augure.

La vie d’auteur est une drôle de vie. Avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?

Les salons littéraires sont souvent un terrain propice aux anecdotes les plus cocasses. Une fois à Paris, en essayant d’accéder au stand de mon éditeur, je me suis fait morigéner par une lectrice qui patientait dans la file d’attente de ma propre séance de dédicace. Celle-ci ne m’avait pas reconnu et croyait que je cherchais à lui passer devant. Lorsqu’elle a réalisé sa méprise, confuse, la pauvre s’est éclipsée pour revenir plus tard en m’offrant du chocolat. Adorable, surtout que le chocolat en question était délicieux au demeurant. Cette douceur valait bien une petite réprimande.

Quelle est votre actualité littéraire ?

Je viens de terminer la série Anges d’apocalypse dont le 5ème et dernier tome paraîtra en octobre 2015, avec une sortie en avant-première lors du salon Les Halliennales. Par la suite, dès le mois de février 2016, il sera possible de me découvrir dans un nouveau registre littéraire avec un thriller sentimental intitulé La proie du papillon. Ce one-shot faisant la part belle aux intrigues sulfureuses et au suspense verra le jour sous la bannière des éditions Pygmalion.

Niveau écriture, je travaille actuellement en parallèle sur deux manuscrits distincts : une romance fantasy et un second thriller sentimental. Mon carnet de note fourmille d’idées et de projets sur lesquels je brûle de me pencher.

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Il s’agit du roman Qui es-tu Alaska, de John Green. Une belle histoire riche en émotions et servie par une prose moderne qui ne perd rien en sophistication. Les livres de cet auteur à la prose légère appartiennent à la catégorie de ceux que l’on dévore souvent d’une traite. J’aime lire des genres différents selon mes humeurs du moment, j’avoue être un amoureux de bouquins aux choix hétéroclites.

Stéphane Soutoul

Né en 1977, Stéphane Soutoul se passionne très tôt pour les récits où s’entremêlent les sentiments, le frisson et l’aventure. L’écriture éclectique de cet amoureux de littérature populaire cristallise une prédilection pour les intrigues conjuguant imaginaire et émotions.

Son prochain roman prendra la forme d’un thriller sulfureux à paraître en février 2016 aux éditions Pygmalion.

Il est notamment l’auteur d’une trilogie gothique-romantique (Le cycle des âmes déchues), d’une romance jeunesse (Si proche de lui) et d’une série de fantaisie urbaine (Anges d’apocalypse).

Pour en savoir plus sur Stéphane Soutoul : stephanesoutoul.blogspot.fr

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