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Interview de Virginie Platel - Paroles d'auteurs
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Interview de Virginie Platel

Interview de Virginie Platel

15 Août 2015

sshowQuel est le premier livre que vous ayez lu ?

Le premier livre dont je me souvienne est Tom Sawyer de Mark Twain et j’ai dû le relire une dizaine de fois depuis. J’ai adoré le style, l’histoire et la liberté des personnages. J’ai d’ailleurs écrit une nouvelle Touches noires et blanches (parue aux Éditions les Manuscrits d’Oroboros dans le recueil La Musique à travers les époques) un peu en hommage à l’auteur. Sans compter la citation de Mark Twain que j’adore « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». C’est un peu ma philosophie de vie.

Dans quelles circonstances avez-vous commencé à écrire ?

J’écris depuis toute petite. C’était une sorte d’exutoire à mon imagination, je crois. Enfant, je me rappelle aussi avoir écrit des débuts de pièce de théâtre moitié comédie, moitié énigme policière et j’enrôlais ma sœur pour jouer un des personnages quand des amis venaient à la maison. On improvisait souvent la fin.

Pourquoi écrivez-vous ?

Je pense donc j’écris. 🙂

Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?

Terry Goodkind, dont j’adore La première leçon du sorcier, confie avoir peu lu avant d’imaginer sa série. Pour ma part, je pense qu’il faut lire pour découvrir différents styles, et aussi parce que c’est un plaisir. Toutefois, je pense que trop lire peut nuire à l’imagination, l’influencer au risque de reproduire des bribes d’histoires déjà existantes.

Avez-vous approché d’autres auteurs pour leur demander des conseils ?

À part Helen Fielding l’auteure (adorable) du Journal de Bridget Jones que j’ai rencontrée récemment, j’ai approché assez peu d’auteurs. La lecture est une expérience assez intime et personnelle, en rencontrant les auteurs j’ai tendance à les retrouver ensuite dans leurs œuvres et je projette moins facilement mes propres images. En revanche, cela m’amuse d’établir des parallèles entre des choses que j’avais devinées de l’auteur et la réalité. J’ai adoré également lire l’autobiographie d’Agatha Christie. On découvre que celle qu’on appelait la Duchesse de la mort était en réalité toute autre…

À l’instar de Sherlock Holmes, jouez-vous du violon pour trouver l’inspiration ?

Ah, le violon ! Si on commence à en parler, j’en ai pour des heures, voire des jours… J’ai d’ailleurs écrit le roman Symphonique Show (qui sortira aux Éditions Numeriklivres) pour partager un peu de ma passion. L’éditeur, Jean-François Gayrard, ne s’y est pas trompé en me disant que pour lui il s’agissait d’une romance dans le sens d’une histoire d’amour pour la musique et le violon.

Pour en revenir à votre question, j’ai découvert récemment que la pratique d’un instrument de musique favorisait la concentration, un peu comme la méditation. Je pense que le violon, qui est le prolongement de soi-même, invite à une sorte de retour sur soi, à découvrir aussi des trésors enfouis que l’on ne soupçonnerait pas. En revanche, comme lorsqu’on conduit une voiture, il faut être attentif lorsque l’on joue, car l’accident de la fausse note est vite arrivé. Heureusement qu’elle n’est pas dangereuse ! Donc, je pense que la musique invite à une sorte d’introspection et de transe qui ouvre le champ des possibles et de l’inspiration. Toutefois, elle ne viendra pas pendant que l’on joue, mais plutôt après. Faire mécaniquement la vaisselle ou prendre un bain permet d’accueillir plus rapidement l’inspiration quelque part.

Qu’est-ce qu’une uchronie ?

Question délicate… Selon moi, c’est un peu la différence entre ce qui aurait pu être si un évènement ne s’était pas produit, et ce qui est. Un savant mélange entre réalité historique et fiction en quelque sorte. J’ai un roman prêt à être publié (et qui aurait dû l’être en 2014 si la maison d’édition n’avait pas fermé, hélas) qui traite d’une uchronie au XVIIIe siècle. J’espère que les lecteurs pourront la découvrir prochainement…

Vous êtes également scénariste pour des séries TV comme Scènes de ménages. Quelles sont les différences entre écrire pour un lecteur et écrire pour un téléspectateur ?

Très bonne question. Je dirais l’immédiateté. Déjà, en télévision tout va très vite. Lorsque l’on vous demande des textes, c’est toujours pour la veille. J’ai heureusement mis en place une sorte de routine de travail qui me permet d’accéder rapidement à la phase créative pour faire venir les idées, leur laisser le temps de mûrir, puis les structurer et les traiter de façon analytique. Une vraie gymnastique de l’esprit. Scènes de ménages, Un gars, une fille, Parents Mode d’emploi etc. sont autant de tranches de vie. Je m’inspire souvent de situations vécues en poussant le bouchon un peu plus loin, les détournant, et les rendant universelles aussi, ce qui fait que le public peut s’y reconnaître. En écrivant, je visualise les personnages en train de vivre les situations, car il faut penser visuel avant tout pour la télévision. L’écriture pour un roman demande au contraire davantage d’introspection et de descriptions. En scénario, on me dit parfois que j’écris littéraire, et inversement dans mon écriture de roman, on me dit que je suis beaucoup dans le scénario… Ironique non ? En tous cas, je pense que beaucoup d’auteurs actuels écrivent visuel. Par exemple : Musso, J.K. Rowling aussi dont l’écriture a considérablement progressé entre le premier et le dernier tome d’Harry Potter. Nul besoin d’adapter ce dernier, on a le sentiment de lire et de voir le film !

Quelle sera la mélodie de votre prochain roman ?

Elle se joue entre comédie, romance et enquête policière. Elle s’intitule Symphonique Show et paraîtra aux Éditions Numeriklivres en septembre. On suivra les péripéties d’une violoniste dans les coulisses de la tournée d’un grand show de téléréalité. Un huis clos avec une série de meurtres à la clef. Sans compter que le grand amour pourrait aussi faire partie du voyage…

Une sorte de road movie symphonique. Un livre choral alliant l’humour d’une comédie hors bocal et le suspense d’un huis clos. À dévorer prestissimo ! Tout un programme, n’est-ce pas ?

Plus d’infos sur le site de l’éditeur.

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Wash de Margaret Wrinkle. Un livre qui prend vraiment tout son sens dans les derniers chapitres.

Virginie Platel

Ancienne journaliste (TV, radio) et violoniste, Virginie Platel a fait ses armes dans l’audiovisuel pendant une dizaine d’années avant d’embrasser la carrière de scénariste. Elle participe notamment à l’écriture de séries pour la télévision telles que Un gars, une fille, Scènes de ménages, Parents Mode d’emploi. Elle est également membre sociétaire de la SACD et diplômée du Conservatoire européen d’écriture audiovisuelle.

Pour en savoir plus sur Virginie Platel : virginieplatel.blogspot.fr

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