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Interview de Pierre Gaulon

1 Août 2015

C1 Blizzard 2Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?

J’ai des souvenirs de petits livres du type J’aime lire, Charlie et la chocolaterie ou L’Indien du placard mais les premiers réels chocs littéraires ont été Dune de Frank Herbert, les Histoires extraordinaires d’Edgar Poe, Cujo de Stephen King ou Le Grand livre des gnomes de Terry Pratchett. Quant à vous dire celui que j’ai lu en premier…

Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?

En effet je le pense ! Personnellement, je ne peux concevoir d’écrire sans lire et je me garde tous les jours une plage horaire destinée à la lecture. Un calepin m’accompagne et je note des images, des tournures de phrase ou du vocabulaire qui me permettront d’améliorer le style. Ce n’est qu’avec la lecture que je pourrai progresser dans mon travail.

Vous avez suivi des études de lettres modernes spécialisées dans la littérature fantastique. Aviez-vous déjà l’envie de devenir auteur ?

Je vais vous faire une confidence. Je n’ai pas réalisé des études de lettres modernes dans le but de devenir prof de français mais d’obtenir une meilleure culture littéraire et d’améliorer mon style en lisant des classiques. J’écris depuis que j’ai une dizaine d’années, cela a toujours fait partie de moi. Donc oui, cette envie était déjà présente, que je sois publié ou non.

Dans quelles circonstances avez-vous écrit votre première nouvelle, votre premier roman ?

Ma première nouvelle s’appelait L’Étrange maladie, une novella d’environ 60 000 caractères. J’avais alors douze ans et j’essayai en vain depuis plusieurs années de terminer une histoire. Mes carnets étaient remplis d’ébauche de scénarios et d’incipit inachevés.

Les séances d’écritures sont-elles pour vous de Tendres tortures ?

Je dirais tout dépend de ce que vous écrivez. En ce qui concerne mon premier roman publié, intitulé Tendres tortures, une histoire hybride entre le roman et le sonnet, l’exercice a été laborieux. Je voulais alors expulser sur le papier mes démons comme une thérapie. Pour moi, l’écriture de littérature dite « blanche » m’est douloureuse car elle touche des sujets délicats qui me sont personnels. En revanche, l’écriture de romans policiers ou dans le style de l’Imaginaire est une réelle source de plaisir. Peut-être parce que j’arrive à mettre plus de distance avec.

Vous écrivez et dans le même temps vous travaillez dans l’univers du jouet. Vous êtes-vous donné comme mission de distraire vos semblables ?

Peut-être inconsciemment ! J’aime bien mon rythme de travail. Mi-temps vendeur, mi-temps auteur. Écrire est un acte plutôt solitaire que je compense avec un emploi où je croise beaucoup de monde !

Avez-vous été surpris/déçu par vos premiers contacts avec un éditeur ?

Oui, et pas seulement par les « premiers contacts ». J’ai reçu une fois un mail assez violent d’un éditeur assez connu parce que j’avais refusé sa proposition au profit d’une autre maison d’édition. Le milieu peut-être très beau quand tout va bien et très moche quand tout ne va pas comme l’éditeur le désirerait !

La vie d’auteur est une drôle de vie. Avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?

Une seule ? Celle qui m’a fait le plus rire est d’être contacté par un profiler, ou un anthropologue judiciaire canadien concernant une nouvelle théorie sur la bête du Gévaudan. Concernant La Mort en rouge, plusieurs personnes ont également fait des recherches sur la fille aux cheveux rouges, car elles étaient persuadées que ce mythe existait réellement ! Les séances de dédicaces sont également une source de rire. Dernièrement, un lecteur est venu me dire qu’il n’avait pas aimé un de mes livres mais qu’il voulait quand même que je lui signe, et il a rajouté en partant qu’il relirait celui-ci et qu’il prendrait également le tome 2… B(l)izarre !

Je continue ? J’en ai une petite dizaine comme ça si vous voulez !

Pouvez-vous nous parler de Blizzard dont le tome deux sortira prochainement ?

Blizzard est une saga d’héroïc-fantasy qui se veut un hommage à mes littératures de jeunesse. Le premier tome met en scène différents protagonistes animés par un sentiment de vengeance dans un univers soumis à un hiver permanent d’origine magique. Le premier opus pose les bases de l’intrigue tandis que le second volume remontera le fil du temps jusqu’aux premières grandes guerres qui ont ravagé le paysage. Cette saga repose sur un climat très particulier qui vous fera froid dans le dos ainsi que sur la rencontre de peuples inhabituels. Les Esthètes, des ingénieurs vivants dans les entrailles de la terre et magnifiant tout ce qu’ils touchent, les Erzats, des créatures zoomorphes perdues dans une territoire inhospitalier et les mages, ces humains mystérieux à l’origine du mal qui ronge le monde.

Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

En ce moment, je lis pas mal de science-fiction. J’ai des périodes ! Mes dernières lectures ont été : Une pluie sans fin, In cloud we trust et Ianos, singularité nue.

Pierre Gaulon

Pierre Gaulon

Pierre Gaulon est né en 1983. Sa passion pour les littératures de l’imaginaire le conduira à des études de lettres modernes spécialisées dans le fantastique et la science-fiction. Ses premiers thrillers, La Mort en rouge et Noir Ego (City éditions), remarqués par la critique dès leur sortie, ont été finalistes de plusieurs prix littéraires (VSD du polar 2013, ça m’intéresse du polar historique 2013, prix du balai d’or de la découverte 2014…). Enragés (Fleur sauvage), joue quant à lui avec les codes du récit horrifique en analysant l’évolution de notre société actuelle.

Avec Blizzard, récit original qui a attiré l’attention de la critique, Pierre Gaulon signe une épopée de fantasy épique qu’il considère comme un hommage à ses lectures de jeunesse (Frank Herbert, David Gemmell, Terry Goodkind…).

Pour en savoir plus sur Pierre Gaulon : www.pierregaulon.com

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