Interview de Nicole Mallassagne
Quel est le premier livre que vous vous souvenez avoir lu ?
Des contes de fées, des romans de la bibliothèque « rouge et or » Mais j’ai surtout le souvenir, très lointain, de la bibliothèque rose et particulièrement de la Comtesse de Ségur, Un Bon petit diable.
Pensez-vous qu’il faille être un grand lecteur pour être un bon auteur ?
C’est parce que j’ai toujours aimé lire, me perdre, et me retrouver dans la lecture, que j’ai toujours eu envie d’écrire. Donc, pour moi, c’est lié.
Comment avez-vous sauté le pas de l’écriture ?
J’ai commencé par écrire des nouvelles. Onze fois Lauréate, éditée dans des ouvrages collectifs, j’ai pris confiance en moi et me suis lancée dans un premier roman qui a trouvé un éditeur.
Pourquoi dites-vous que « l’écriture est un rêve enfin possible » ?
Parce que j’ai toujours eu envie d’écrire. Enfant j’aurais aimé être l’auteur des romans que je lisais. Je trouvais étonnant, passionnant de découvrir dans des lectures des sentiments qui m’animaient. C’est cette envie d’écrire qui m’a poussée vers des études littéraires. Ma vie familiale et professionnelle ne me permettaient pas de prendre le temps d’écrire, mais ce rêve était toujours là. La retraite m’offrit le temps de réaliser ce rêve. Mon écriture peut ainsi s’enrichir d’une vie bien remplie.
Vous avez été professeur de Lettres. Comment, selon vous, peut-on donner l’envie de lire aux plus jeunes ?
Notre monde moderne offre de nombreuses activités aux jeunes. Clubs de sports, télévision, Internet… Ils manquent de temps. Ils ne connaissent de la lecture que les lectures imposées par l’école, on ne peut aimer ce qui est imposé !
C’est donc sur les plus jeunes qu’il faut « agir ». Leur donner le goût des livres, d’abord par les histoires qu’on leur raconte, les lectures qu’ils aiment qu’on leur fasse. Mais là aussi il faut que les adultes qui les entourent aient du temps à leur consacrer ! Ce n’est pas évident dans nos familles bousculées par un emploi du temps chargé. Dans nos familles qui, elles-mêmes ne connaissent pas la lecture. Alors l’école a un grand rôle à jouer. Même si ce n’est pas efficace tout de suite, quelques graines de désirs plantées, donneront des fruits un jour.
Pour vous qui pratiquez les deux, de la nouvelle ou du roman, lequel est le plus facile dans l’écriture ? Et pourquoi ?
Les deux formes d’écriture ont leurs exigences. Rien n’est facile dans l’écriture. Le travail d’écriture lui même est très prenant, parfois nous bouscule. Le travail de relecture, de peaufinage, est un travail minutieux. Écrire est un travail d’artisan solitaire très exigeant et enrichissant.
Le lieu où se déroule une intrigue est-il un personnage ?
Le lieu peut-être un personnage, lorsqu’il a un rôle important.
Que se racontent deux auteurs qui se rencontrent ?
Des histoires d’auteurs. Comment ils écrivent mais aussi comment améliorer la communication. Car après le travail solitaire, l’auteur n’existe que par les lecteurs. Et le gros problèmes des maisons d’éditions qui ne sont pas les grandes maisons parisiennes, est le coût de la diffusion si elle passent par un professionnel. Alors souvent, elles assurent elles-mêmes la diffusion, ce qui n’est pas toujours évident.
Quelle est votre actualité littéraire ?
Mon troisième roman est sorti fin juin 2015, Retour en Cévennes. Mon éditeur le présente au prix littéraire, Le cabri d’or, de l’Académie Cévenole. Prix décerné en octobre 2015.
Je travaille à un recueil de nouvelles, j’ai le projet d’un troisième roman sur les Cévennes, Cévennes qui sont un personnage à part entière dans ces romans.
Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
Je suis en train de lire 3 livres : Soumission de Houellebecq, Il pleuvait des oiseaux, de Jocelyne Saucier, romancière canadienne, et Réparer les vivants de Maylis de Kerangal. Je lis souvent plusieurs romans ensemble, je prends l’un ou l’autre selon l’humeur, l’envie du moment.
Nicole Mallassagne
Lorraine et Aveyronnaise de naissance, Nicole Mallassagne est Gardoise et Nîmoise de cœur.
Études au lycée Feuchères à Nîmes, à l’Université Paul Valéry à Montpellier. Professeur de Lettres dans un collège de l’Eure-et-Loir, puis au Lycée d’Alzon à Nîmes.
Après avoir, dans l’enthousiasme, partagé tous les grands auteurs avec ses élèves, elle a attendu la retraite pour s’adonner pleinement à l’écriture, un rêve enfin possible. Lectures, films, musées, voyages et… nourrissent son imaginaire.
Pour en savoir plus sur Nicole Mallassagne : nicole.mallassagne.monsite-orange.fr